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Santé & Sécurité au Travail 7 oct. 2025 08:55:24

DU : évaluation différenciée des risques

L’Anact a publié un guide méthodologique destiné à aider les préventeurs à mieux intégrer la dimension de l’évaluation différenciée des risques entre femmes et hommes dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Malgré l’obligation légale en vigueur depuis 2014, cette approche reste peu appliquée. Le guide vise donc à offrir des repères et des outils pratiques pour satisfaire à l’exigence du Code du travail (art. L. 4121-3).

Expositions et impacts différenciés

Dans ce guide, l’Anact démontre la nécessité d’une approche différenciée à travers deux axes : les expositions et les impacts. Les femmes et les hommes ne connaissent pas la même réalité professionnelle : répartition sectorielle, types de métiers, tâches et conditions de travail. Selon la Dares, les emplois féminisés des services (soin, propreté, commerce, enseignement, restauration) exposent à sept risques professionnels sur huit, contre quatre sur huit dans les métiers ouvriers masculinisés. Les différences biologiques amplifient ces écarts : morphologie (aménagement des postes, ergonomie, équipements de protection), constitution organique (vulnérabilité aux solvants), force musculaire, limites cardio-vasculaires ou encore impacts du cycle hormonal, de la grossesse et de la ménopause. L’Anact souligne toutefois qu’il n’existe ni « femme moyenne » ni « homme moyen » : seule l’analyse du travail réel permet une prévention efficace.

Intégration dans l’évaluation des risques

L’agence insiste sur le fait que l’évaluation des risques doit déboucher sur des actions concrètes, et recommande d’évaluer des « situations à risques » plutôt que des risques abstraits. Le guide suggère d’associer les salariés eux-mêmes à l’analyse du travail réel, étape clé pour identifier les différences d’exposition.

Lors de la structuration de la démarche, l’Anact conseille de constituer des groupes mixtes (représentant la proportion femmes/hommes de l’entreprise) et d’intégrer toutes les unités de travail afin d’éviter la sous-évaluation de certains métiers considérés comme « peu à risques ». Elle préconise également de former ou sensibiliser les participants aux enjeux de santé sexuée au travail.

> Pour la collecte de données, il est suggéré d’examiner :

• l’axe Mixité : répartition femmes/hommes dans les effectifs, métiers et niveaux hiérarchiques ;

• l’axe Santé et conditions de travail : analyse sexuée des accidents du travail, maladies professionnelles, absentéisme, inaptitudes et cas de violences sexistes ou sexuelles.

Questionnements pour enrichir l’analyse

L’Anact propose d’approfondir l’évaluation à travers six grands domaines :

• Environnement physique : adaptation des locaux, outils et EPI ; reconnaissance des risques sous-estimés selon le sexe.

• Organisation du travail : répartition des tâches et rotation selon les sexes.

• Temps et articulation vie privée/pro : gestion du cumul de fatigue, parentalité, aidance.

• Relations de travail et management : effets de la mixité ou de l’absence de mixité dans les équipes.

• Parcours professionnels et compétences : possibilités d’évolution dans les métiers à forte usure.

• Santé reproductive : prise en compte des effets différenciés sur la fertilité.

Le guide recommande d’ajouter dans le DUERP une colonne indiquant le degré de mixité de chaque activité.

Photo d’illustration © Getty Images

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