AT : 2 morts par jour !
Si, l’année dernière, le nombre d’accidents du travail dans le secteur privé a reculé, le nombre de décès a, quant à lui, augmenté… Triste constat du dernier rapport annuel de l’Assurance Maladie sur les risques professionnels. Constat qui sera d’ailleurs au cœur des discussions lors de la grande conférence sur le travail, l’emploi et les retraites prévue le 5 décembre, à laquelle le gouvernement a convié les partenaires sociaux.
Dans son rapport, la branche accidents du travail-maladies professionnelles a ainsi recensé 764 morts à la suite d’un accident du travail, soit cinq de plus qu’en 2023 et 119 de plus qu’en 2021, un niveau record depuis 2018. Dans le même temps, le nombre total d’accidents du travail reconnus diminue pour la troisième année consécutive pour passer légèrement sous la barre des 550 000 en 2024, avec une hausse marquée de la sinistralité pour les femmes, qui supportent désormais une part croissante des accidents.
Vulnérabilité des primo-accédants
Près de 60 % des décès résultent de malaises sur le lieu de travail, tandis qu’environ un quart sont liés à une cause professionnelle clairement identifiée, comme les chutes ou la manutention, et 1 3% à des accidents de la route. Les jeunes de moins de 25 ans en première année de poste sont particulièrement exposés : ils concentrent une proportion de décès très supérieure à celle observée au-delà de cette première année, ce qui souligne la vulnérabilité des primo-accédants à l’emploi.
Les secteurs les plus touchés sont les transports et l’énergie, qui concentrent 178 décès et voient leur bilan s’aggraver, devant le BTP avec 146 morts, en léger recul. Un ensemble de services comprenant le travail temporaire, l’action sociale, la santé et le nettoyage enregistre 138 décès, en hausse, confirmant que les métiers de service et de soin ne sont pas épargnés par la mortalité professionnelle.
Ces chiffres, qui correspondent à un peu plus de deux morts par jour, n’incluent ni les salariés agricoles, ni les agents de la fonction publique, ni la plupart des travailleurs indépendants, ce qui laisse présager une réalité encore plus sombre. Les pouvoirs publics réaffirment que la prévention des accidents du travail demeure une « priorité absolue » et préparent, en concertation avec les partenaires sociaux, un nouveau plan « santé au travail » 2026-2030, prévoyant notamment un renforcement de la formation à la prévention pour les nouveaux embauchés et l’interdiction pour un employeur condamné pour faute inexcusable d’accueillir un apprenti après la condamnation.
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