Toute l'actualité sur la Santé et Sécurité au Travail

Actualités

Formation, Audit & Conseil 1 sept. 2025 15:19:00

Gestion des risques PFAS. Mesures et rôle du préventeur

Utilisés dans de nombreux secteurs d’activité, ces polluants éternels peuvent avoir des effets délétères sur la santé des travailleurs exposés. Un risque nouveau mais aux moyens de prévention somme toute assez classiques.

Pour traiter les risques induits par les Pfas substances chimiques per- et polyfluoroalkylées, les pouvoirs public ont lancé un plan interministériel contre les risques liés aux PFAS, structuré en cinq axes : renforcer les connaissances scientifiques (mesures, suivi des émissions et expositions), intensifier la surveillance des rejets industriels avec analyses et publication des résultats, réduire les risques via l’interdiction progressive de certains usages et une trajectoire « zéro émission » sous cinq ans, et enfin stimuler l’innovation pour développer des alternatives et améliorer les techniques de dépollution.

Combiner mesures collectives et individuelles

Les moyens de prévention des risques liés aux PFAS en milieu professionnel reposent associeront mesures collectives et individuelles. En premier lieu, la prévention collective aura pour objectif de réduire l'exposition aux PFAS à la source, en premier lieu par la substitution progressive des PFAS par des alternatives moins dangereuses dans les procédés industriels.

Lorsqu'il n'est pas possible d'éliminer les PFAS, il faudra mettre en place des mesures techniques telles que des systèmes de ventilation adaptés, avec extraction localisée, ainsi que des dispositifs de filtration de l'air pour limiter la diffusion de particules ou vapeurs contaminées dans l'environnement de travail.

Par ailleurs, il ne faudra surtout pas oublier d’intégrer les risques induits par les Pfas dans les DUERP et dans les démarches globales de prévention en entreprise.

Les installations doivent aussi assurer une gestion optimisée des déchets contenant des PFAS afin de réduire les rejets dans l'air, l'eau ou les sols.

Comme toujours, lorsque la protection collective est insuffisante, les travailleurs doivent porter des équipements de protection individuelle (EPI) adaptés, notamment des protections respiratoires (masques filtrants) pour limiter l’inhalation de particules ou vapeurs contenant des PFAS. Des protections cutanées peuvent également être nécessaires selon les modes d'exposition. La formation et l'information des salariés sur les risques liés aux PFAS et sur les bonnes pratiques de manipulation sont essentielles pour éviter les expositions accidentelles ou involontaires.

Un suivi médical ciblé des travailleurs exposés, avec surveillance des effets potentiels sur la santé, complète le dispositif de prévention.

Quel rôle pour le préventeur ?

Comme pour tous les autres risques, le préventeur joue en la matière un rôle crucial. En particulier pour l’identification des sources d’exposition aux PFAS, en collaboration avec les services de santé au travail, les responsables environnementaux et les équipes techniques.

La prévention des risques PFAS repose sur des mesures collectives et individuelles. Priorité : substitution par des alternatives moins dangereuses. À défaut, recourir à la ventilation avec extraction localisée, filtration de l’air et gestion optimisée des déchets. Intégrer ces risques au DUERP. Si la protection collective est insuffisante : EPI adaptés (respiratoires et cutanés), formation, information et suivi médical ciblé pour protéger la santé des salariés et l’environnement.

  • Quels Pfas ? Quelles expositions ?

Dans le milieu professionnel, deux PFAS majeurs ont été largement produits et utilisés : l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) et l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS). Dans les entreprises, les salariés sont surtout exposés par inhalation de poussières ou de gaz, avec une exposition cutanée moindre.

Par ailleurs, en milieu professionnel, la coexposition aux PFAS et à d’autres produits chimiques peut induire des effets combinés, parfois synergiques, ce qui complique la compréhension des risques. La polyexposition représente donc un enjeu majeur, car elle peut potentialiser les impacts sanitaires au-delà des risques liés à chaque substance prise isolément.

  • A RETENIR

La surveillance régulière des postes à risque (campagnes de prélèvements d'air, de poussières, d'eau, de processus et d'analyses biologiques (biomarqueurs dans le sang ou l'urine), permettra d'ajuster les mesures de prévention et de documenter l'exposition réelle des travailleurs.

  • EN SAVOIR PLUS

- Pfas ou polluants éternels et santé au travail : explications de l’INRS

www.inrs.fr/actualites/pfas-polluants-eternels-explications.html

  • EN SAVOIR PLUS

En 2023 puis 2024, l’État a lancé des plans d’actions sur les PFAS pour renforcer la prévention des risques liés à ces substances.

www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/plan-daction-interministeriel-pfas

Crédit photo © Getty Images

Sur le même sujet

Annuaire

Trouvez tous les prestataires de la Santé et Sécurité au Travail

S'abonner à la newsletter

Tous les 15 jours, recevez par email toute l'actualité sur la Santé et Sécurité au Travail.