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3 juin 2020 16:43:00

Reprise du travail. L’INRS appelle à la vigilance

Comment poursuivre l'activité en garantissant la protection de la santé des salariés et éviter la propagation de la maladie ? De nombreuses entreprises ont dû s'adapter à cette situation exceptionnelle. Mais la reprise d’activités ne peut se faire n’importe comment, en recourant à n’importe quelle solution technique ou organisationnelle. C’est pourquoi, l’INRS tient attirer l’attention et appeler à la vigilance sur certaines pratiques qui pourraient avoir des impacts délétères sur la santé, la sécurité et les conditions de travail des salariés.

Il ne faut pas confondre nettoyage (application d’un produit détergent) et désinfection. Dans la plupart des cas, dans les locaux des entreprises, un nettoyage initial puis régulier à l’aide d’un détergent sur toutes les surfaces susceptibles d’être en contact avec les salariés est suffisant. La désinfection n'est utile que dans les secteurs où il existe des risques biologiques particuliers comme dans les milieux de soins et les laboratoires. Mal employé, l’usage répétitif d’un désinfectant de surface peut augmenter la résistance des autres micro-organismes (bactéries et moisissures).

« Le virus du Covid-19 ne proliférant pas en dehors de l’hôte, il n’y a donc aucune raison de désinfecter après deux mois de fermeture des locaux de travail, insiste Christine David, responsable du pôle risques biologiques à l’INRS. Il faudra cependant être vigilant avec les réfrigérateurs susceptibles d’avoir développé des moisissures sur des aliments oubliés ou avec l’eau stagnante dans les canalisations. »

Par ailleurs, faire couler l’eau suffira à chasser les micro-organismes. « Certaines installations comme les douches, les bains à remous ou à jets des établissements recevant du public ou encore les tours aéroréfrigérantes peuvent engendrer un risque de légionellose par inhalation. Dans ce cas, des contrôles bactériologiques permettront d’orienter ou non vers le nettoyage et la désinfection des installations » conclut l’expert de l’INRS

Horaires atypiques : ils doivent rester exceptionnels

Repenser l’organisation du travail, et notamment recourir aux horaires décalés (travail du matin, du soir, travail en 2X8, travail du week-end…) ou au travail de nuit peuvent permettre d’assurer le maintien de l’activité tout en limitant le nombre de personnes présentes simultanément sur le même lieu de travail. Cependant, cette réorganisation du temps de travail peut avoir des répercussions sur la santé et la sécurité des travailleurs. « Prévenir la dette chronique de sommeil est particulièrement important car elle a pour conséquence directe une baisse de vigilance qui peut être source d’accidents de travail ou de trajet. » alerte le Dr. Marie-Anne Gautier, expert d’assistance médicale à l’INRS. « Attention, décaler les horaires ne doit pas entrainer d’augmentation de l’amplitude du temps de travail et le recours au travail de nuit doit rester exceptionnel. » poursuit l’expert. Si cette stratégie transitoire de distanciation sociale est toutefois décidée, des mesures de prévention doivent être mises en place, comme privilégier un minimum de 11h de repos entre deux postes, repousser au maximum l’heure de prise de poste du matin, promouvoir la pratique de micro-siestes...

Pas de prise de température systématique

Certaines entreprises sont tentées de procéder à des relevés de la température corporelle de toutes personnes entrant dans l’entreprise. Or, à ce jour, les autorités sanitaires déconseillent la réalisation de mesure de filtrage par température corporelle des personnes, salariés, clients, prestataires, souhaitant entrer dans une entreprise. Notamment car, l’infection à Covid-19 peut être asymptomatique, la fièvre n’est pas toujours présente chez les malades et une personne pourrait être contagieuse 2 jours avant l’apparition des symptômes. La prise de température pour repérer une personne possiblement infectée serait donc faussement rassurante. En revanche, la prise de température par les salariés devant tout symptôme évocateur de la maladie est conseillée à domicile avant de partir pour le travail. « Ces mesures préventives, qui conduiraient certains salariés à se voir imposer la prise de température ou la réalisation d’un test, ou à se voir refuser l’accès à leur entreprise en raison de leur état de santé, pourraient être considérées comme discriminatoires et attentatoires à la liberté individuelle », insiste Jennifer Shettle, responsable du pôle information juridique à l’INRS.

Un risque peut en masquer un autre !

Lors de la reprise des activités, l’Inrs rappelle également aux entreprises qu’il ne faut pas sous-estimer les autres risques professionnels. Chaque année, ce sont plus de 650 000 accidents du travail et près de 50 000 maladies professionnelles qui surviennent sur le lieu de travail. L’exposition au COVID-19 en tant que risque biologique doit obligatoirement faire l’objet d’une démarche d’évaluation des risques de la part de l’employeur et être intégré dans le document unique , au même titre que l’ensemble des autres risques présents dans l’entreprise. Cette crise sanitaire ne doit pas faire perdre de vue à chaque employeur la prévention des principaux risques inhérents à son activité et ceux qui pourraient être engendrés par le COVID-19. « Actuellement, travailler en contact avec le public expose les salariés à des risques accrus de violence et d’agression. Des mesures de prévention existent, il est indispensable de les mettre en place », tient à rappeler Valérie Langevin, expert d’assistance conseil à l’INRS. Idem pour la mise en place du télétravail improvisé qui peut être source de nouveaux risques et générer des atteintes à la santé et à la sécurité des salariés.

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