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Santé & Sécurité au Travail 12 avr. 2023 10:59:24

Retraite-pénibilité : ce qui va changer

La réforme des retraites devait être l’occasion de mieux prendre en compte la pénibilité à laquelle sont exposés certains travailleurs. Si la loi, en cours d’examen par le Conseil constitutionnel, contient certaines avancées, on n’en reste pas moins sur sa faim.

La pénibilité et l’usure professionnelle sont des questions prégnantes pour de nombreux salariés. Ainsi selon une récente étude de la Dares, 37 % des salariés ne se sentiraient pas capables de « tenir leur travail jusqu’à la retraite » car exposés à des risques professionnels – physiques ou psychosociaux –, ou parce que leur état de santé est altéré. Toujours, selon la Dares, certaines professions sont jugées particulièrement insoutenables. Il s’agirait notamment « des métiers requérant l’accueil du public (caissiers, employés de la banque, des assurances et de l’hôtellerie-restauration), ceux du soin et de l’action sociale (infirmières et aides-soignantes), ainsi que certains métiers d’ouvriers non qualifiés. Leur travail est caractérisé par des risques physiques plus marqués que la moyenne et des exigences émotionnelles plus fortes du fait, pour certains, d’un travail au contact du public. » A l’inverse, les métiers les plus « soutenables » jusqu’à la retraite, sont des métiers plus qualifiés et exercés dans des bureaux, que ce soit dans le privé ou dans le public.

Catégories actives et C2P

La pénibilité est déjà prise en compte en France. Par exemple, dans le secteur public, les fonctionnaires des catégories dites « actives » - comprendre exposées à un risque particulier ou des fatigues exceptionnelles (éboueurs, aides-soignants, pompiers, policiers… - peuvent jouir d’une retraite anticipée.

En ce qui concerne le secteur privé, les salariés travaillant la nuit, à la chaleur ou au froid, ont la possibilité d’acquérir des droits à la formation, à un travail à temps partiel ou une retraite anticipés via leur C2P (compte professionnel de prévention).

Cependant, force est de constater que jugé trop complexe par certaines, le C2P n’est pas assez utilisé. Et, pour compliquer encore la chose, la loi prévoit d’y ajouter d’autres catégories de travailleurs. En l’occurrence ceux subissant des vibrations, exposés à des postures pénibles ou devant manipuler des charges lourdes. A cela s’ajoute le fait que les syndicats demandaient que d’autres actifs puissent jouir du dispositif. En l’occurrence, les caissiers, les maçons, les aides à domicile… Ils n’ont pas été entendus par le gouvernement.

Ce qui change

Finalement, la réforme instaure un suivi médical renforcé pour les travailleurs portant des charges lourdes, exposés aux vibrations et aux postures pénibles. Avec la possibilité de partir à la retraite plus tôt.

Par ailleurs, elle créé un « fonds d'investissement dans la prévention de l'usure professionnelle », bénéficiant d’un budget d’un milliard d’euros, afin d’améliorer les conditions de travail de certains travailleurs. Les soignants, par exemple.

Pour beaucoup, cela est loin de répondre aux enjeux posés par la pénibilité et l’usure professionnelle. Une occasion manquée ?

Photo d’illustration © Getty Images

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